Les policiers en grève
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policiers en grève à Paris en 1944
policiers à la libération de Paris en 1944

Dans la soirée. une rumeur voulut que Pierre Laval soit à Paris pour y rencontrer Herriot, préparer la rentrée des Chambres et l'installation de Pétain à l'Élysée en attendant l'arrivée des Américains ! On refusa d'y croire tant elle paraissait extravagante. alors qu'elle était vérité. Les journaux n'en soufflaient mot, bien sûr. A la date du mercredi 16 août Je Suis Partout fit son titre sur « l'union des révolutionnaires, espoir de la France » avec des interviews de Déat par Lucien Rebatet et de Doriot par P.A. Cousteau. et annonça que le prochain numéro portera la date du vendredi 25 août.
En fait le 17, les ténors de la collaboration, Déat, Doriot, de Brinon, Darnand avec la Flanc-garde de la milice, prendront la fuite vers l'Allemagne dans les bagages de la SS. La police parisienne en grève débordait de bonne volonté. Un de ses commandos avait disait-on tenté sans succès de libérer les politiques incarcérés à Fresnes à moins que ce fut à la Santé. Son Comité de libération un peu isolé venait de lancer un appel qui disait : Peuple de Paris. nous te tendons la main !

Le 15 août, la capitale plongea dans le surréalisme. Les policiers en grève et en vêtements civils battaient la semelle aux abords de leurs commissariats et attendaient des ordres qui ne venaient pas, alors que 275 fonctionnaires-modèles avaient pris ponctuellement leur service à la préfecture de police. Cependant qu'à Notre-Dame, le cardinal archevêque en coppa magna entouré du chapitre et devant une foule de fidèles et de curieux désoeuvrés commémorait « le Voeu de Louis XIII ».
Les bureaucrates en uniforme qui poursuivaient leur déménégament dans la précipitation et le désordre, entassaient leurs bagages dans des véhicules réquisitionnés. Ici et là on put voir des habitants du quartier attendre le départ du dernier replié pour envahir et piller les locaux abandonnés. Ailleurs, des Allemands plus avisés vendaient aux enchères ou bradaient les stocks et le butin qu'ils avaient ordre de détruire sur place. Pendant ce temps, à certains carrefours, des patrouilles et même des isolés en rupture de ban piquaient les vélos aux passants.

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